L'Ecologie Autrement

Qu’est-ce que l’Ecologie Alternative ?

Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’écologie alternative est fille de l’éthique des affaires. L’ampleur des scandales financiers et écologiques qui ont éclaté aux Etats-Unis dans les années 80 ont fait émerger une certaine éthique (ou morale) des affaires. Malheureusement, elle n’était qu’une tentative pour rassurer une opinion publique américaine très attachée à une vision des affaires alliant rentabilité et honnêteté. Les cours d’éthique proposés dans les mêmes " Business Schools " dont étaient sortis les " golden boys ", financiers habiles et immensément riches, et l’indignation publique face aux scandales financiers et écologiques semblaient surtout traduire un recentrage conservateur sur les " vraies " valeurs qui ont " fait " l’Amérique.

Mais l’éthique des affaires, et par là l’écologie alternative, ont traversé l’Atlantique. Universitaires et industriels se sont retrouvés au sein d’organisations comme l’EBEN (European Business Ethics Network) qui depuis 1987 s'efforce de fédérer les efforts des uns et des autres pour " moraliser les affaires ". Certaines associations, telles que 3E, sont nées pour véhiculer ce message. La presse a largement contribué à amplifier le débat public sur les causes des " scandales financiers et écologiques " imputables aux entreprises et sur les moyens d’y remédier.

Cependant, l’intérêt pour une approche éthique à l’écologie n’en est qu’à ses balbutiements. Il a fallu qu’une série de mises en accusation jette le discrédit sur quelques " grands patrons " pour que les médias se fassent l’écho de l’indignation publique. Il a fallu attendre que des milliers de litres de liquide noir et visqueux viennent s’échouer pour une énième fois sur nos chères côtes bretonnes pour qu’enfin un code de bonne conduite soit élaboré.

Quelles questions se pose Botanica ?

La question que se pose Botanica, et de nombreuses autres associations écologiques, est la suivante :

pourquoi a-t-il fallu attendre ? Devrons nous également attendre l’avènement d’une catastrophe nucléaire de grande ampleur pour explorer d’autres alternatives ? Nietzsche a t-il raison ? La douleur est-elle le seul moyen mnémotechnique ?

S’il est évidemment nécessaire de dénoncer les manquements à une morale élémentaire, voire de proposer des mesures visant à éviter que les pratiques incriminées se répètent, il est cependant insuffisant de se contenter de crier " Halte à la dérive ". L’ampleur de cette question et l’apparition de " scandales " semblables dans la plupart des pays industrialisés indiquent qu’il s’agit d’un problème propre à notre modernité économique et sociale. Or celle-ci, en tant que société démocratique et économie libérale de marché, doit tendre à agrandir l’espace d’autonomie des citoyens dans tous les domaines de la vie. C’est pourquoi l’action de l’Etat, législateur et pouvoir judiciaire, ne saura jamais être suffisante pour prévenir et contrôler les abus commis dans la vie économique, politique ou sociale, sauf à accorder à l’Etat des pouvoirs propres aux régimes autoritaires. Dans une société, la liberté dont jouissent les citoyens et les entreprises doit donc aller de paire avec un consensus le plus large possible, quels que soient les horizons idéologiques de ses membres.

Que vous soyez homme, femme, animal, végétal, de gauche, de droite, du centre, ou aucun des sept, venez à notre prochain pique-nique ! Que vous ayez envie de réfléchir, de discuter, ou non, qu’importe ! L’important est …

… de respirer.



Damien Acheson




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